CERAMIQUE & SAVOIR

TERRE & EMAIL

1- Qualité de résistance

Le grès émaillé un support de qualité. Le grès possède d'indéniables qualités de résistance, ce qui en fait, comme la lave d'ailleurs, un matériau qui dure dans le temps en étant confronté à des conditions climatiques rigoureuses. L'utilisation des plaques de grès est facile , comme celles du carrelage, les deux ayant une épaisseur proche de 8mm. Par contre leur poids est nettement inférieur à celui de la lave. Les plaques peuvent présenter une grande variété de profils et de grandeur. La superposition des plaques permet d'obtenir de très belles créations.

Les grès émaillés sont des matières  solides ce qui leur procure un très grande durée de vie. Elles résistent aux agressions du soleil, de la lune, à celles provoquées par le gel, le sel, ainsi  qu'aux attaques par des éléments chimiques contenus dans l'air ambiant. Comme le verre,  elles ne se rayent pas facilement. Après plusieurs cuissons à températures élevées, les émaux ne se rayent qu'avec un diamant. Les petits chocs se révèlent sans gravité , juste une petite marque qui n'altère en rien la substance . Par contre, rien n'empêche la dégradation ou la destruction d'une plaque de grès émaillé ou de lave par de grands moyens tels marteau et divers outils de frappe.

2- Grès ou faïence ?

La difference n’est pas toujours visible au premier regard et pourtant savoir différencier ces terres est très important. En premier lieu il s’agit de savoir qu’une terre à faïence est cuite à 1000°, alors qu’une terre à grès est cuite à 1250°. Ces différences cuissons agissent sur la qualité de la terre. Si l’on regarde au microscope l’intérieur de notre faïence cuite à 1000°; on observera des petits trous. La terre demeure  perméable. Si l’on observe une terre à grès, à contrario, on ne verra pas de trou, la terre est complètement imperméable. Cette imperméabilité est capitale pour assurer une belle résistance dans le temps. Si l’eau ne peut entrer dans la pièce en ceramique, celle ci ne peut donc pas casser lors qu’il gèle. De plus la haute cuisson du grés permet aux émaux une totale cohésion entre la terre et l’émail. Ces deux éléments font corps, deviennent indissociables, ce qui n’est pas du tout le cas pour la faïence ou il n’est pas rare de voir des petits éclats d’email sauter.

Les Etapes dans la cuisson à grés

Quand l’argile sèche, elle perd de 5 à 8 % suivant la plasticité de la terre. En poids de terre cela représente un quart d’eau. Les argiles à particules très petites auront un retrait plus important, car l’eau se met autour de chaque particule (Faîence : particules très petites), Porcelaine grandes particules. Quand l’argile atteint 100°, l’eau non combinée est complètement évaporée. L’argile est totalement sèche. Le changement suivant apparaît à 350°.L’eau chimiquement associée à l’argile commence à être chassée.(Argile : 2 molécules d’eau, 2 molécules de silice et 1 d’alumine) Cela représente 14% d’eau.Il est donc très important  de monter très lentement en température, car une quantité importante de vapeur d’eau se forme, se qui peut provoquer des éclatements. A 500° l’argile est déshydratée, mais la terre est très fragile.Pas de retrait. L’Oxydation : Décomposition de tous les élément organiques contenus dans la terre (Carbone souffre)Le processus d’oxydation se termine vers 900°

L’inversion des Quartz. A 573° les cristaux de quartz contenue dans la terre se redisposent. Cette re-disposition est marquée par un agrandissement de 2% (réversible) Donc cela nécessite une montée en température lente. La vitrification donnera à la terre ses caractéristiques ; dureté et durabilité. Il s’opère une fusion des  oxydes. Chaque corps a une température  de fusion qui lui est propre

3- L’émail, s’est quoi ?

L’émail est  cette matière vitreuse, elle peut être brillante, mat, coloré. Ces différentes qualités d’émaux font l’objet de nombreuses recherches. Au travers de nombreuses années de pratique céramiques mes choix se sont portés sur une glaçure de base équilibrée répertoriée par M Bernard LEACH grand maître en la matière. 

A cette glaçure de base, j’ai ajouté des oxydes. Quelques grammes d’oxyde de cobalt suffisent à donner une joli bleu à votre émail, et puis encore quelques grammes de titane vont créer de belles belle nucleations. Si par bonheur il vous vient l’envie de de fabriquer des émaux céramiques voici répertorié les quelques oxydes à utiliser pour jouer à l’apprenti céramiste. 

Glacure de de Base 

KAOLIN 10% ( Terre blanche réfractaire-composant essentiel de la porcelaine);(al2o3 2SiO2 2H20)

CRAIE 20% (Carbonate de Chaux / Craie) K8 (Fondants);(Caco3)

QUARTZ 30% (Silice Broyée) SiO2  98,8 %(Abaisse le point de fusion-fondant)

FELDSPATH 40% (Néphéline Syénite) (K2O - Na2O - SiO2 - Al2O3- CaO - Fe2O3 )

Cristaux se trouvant dans le granit et fondant entre 1200 et 1300 degrés. Cette couverte standard est une très bonne base pour les adjonctions d’oxydes.Elle atteint son seuil de maturité à environ 1250°

 Les Oxydes

Qu’est ce qu’un oxyde.  Un oxyde peut être défini comme étant la combinaison chimique de n’importe quel élément avec l’oxygène. L’oxygène est présent dans l’air et l’eau, par conséquent, toujours pour combinaison chimique

- L’oxyde de silicium est le seul oxyde indispensable à la fabrication d’une glaçure.Seule, à 1710° elle donnera du verre.

-Elle est l’élément principal de la glaçure, les autres oxydes ne feront que modifier cette glaçure. Chacun de ces oxydes présente de grandes différences, mais ont pour point commun d’abaisser le point de fusion de la silice.

- L’oxyde d’aluminium ajouté en petite quantité a pour propriété de figer la fonte. Elle empêche que la glaçure coule . 

- Oxyde de Silicium : SiO2 (pm : 60,1)

- Dans la cuisson à haute température, la silice représente 40 % de la glaçure.Il est l’oxyde  fondamental du verre, les autres oxydes servent à modifier(ex : opacité) et abaisser le point de fusion.

- La croûte terrestre est composée de 60% de silice.Ce fait témoigne de la dureté et de la résistance de cet oxyde.

- Les glaçures “hautes températures” sont plus solides car elles contiennent plus de silice

- La Silice a un faible pouvoir de dilatation, elle une bonne adhérence au tesson.

Oxyde d’Aluminium : Al2O3 (pm :101,8)

L’alumine est réfractaire, son point de fusion est 2040°.Pour cette raison il ne faut pas trop en mettre dans la glaçure. L’alumine rend la glaçure en fusion plus visqueuse, moins apte à couler le long des parois verticales. Autre fonction importante, l’alumine empêche la recristallisation de la glaçure. Enfin elle apporte dureté et durabilité.

Oxyde de Sodium : Na2O (pm : 62)

L’oxyde de sodium est un fondant puissant.  La soude rend les couleurs vives et brillantes. La soude a le désavantage d’avoir un coefficient de dilatation très fort.Cela provoque du tressaillage. Les sources naturelles de soude sont rares, cependant beaucoup de feldspaths en contiennent. La soude est un composant important du verre ordinaire (Silice, Soude, Chaux)

Oxyde de Potassium : K2O (pm : 94.2)

L’oxyde de potassium a les mêmes propriétés que la soude, si bien qu’on écrit souvent dans les formules KNaO, ce qui désigne le mélange des deux corps.

Oxyde de Calcium : CaO (pm : 56)

L’oxyde  de calcium agit comme fondant bien que son point de fusion soit de 2572° .Cet oxyde apporte dureté et durabilité dans les glaçures. Si une glaçure contient du calcium, elle sera mate terne et rugueuse. Peu de défaut lui sont imputable


Oxyde de Magnesium : MgO (pm : 40,3)

L’oxyde  de Magnésium est surtout utilisé comme fondant à haute température. Un excès d’oxyde de Magnésium donne des glaçures sèches et peut contribuer à apporter des défauts comme le retirement et le picot.

 Glaçure de base+Oxydes

Ensuite une fois réalisée cette glaçure de base dite aussi couverte on ajoute les oxydes, la proportion de cet ajout varie de 1% à 12%.Suivant l’oxyde utilisé la glaçure apparaitra vert, bleu, ocre, opaque, brillant.......Afin de contrôler dans une certaine mesure ces critères je vais énumérer les différents oxydes que j’utilise dans mon Atelier.

Oxyde de fer :  FeO  (pm : 71,8)

Pouvoir de coloration entre 1% et 7% .Fondant actif. Beaucoup d’oxyde de fer dans une couverte a tendance à cristalliser au refroidissement. Ajouter à d’autre oxydes comme le cobalt ou le cuivre, l’oxyde de fer assombrit et rend plus profondes et délicates les couleurs.


Oxyde de cuivre : CuO (pm : 79,5)

Pouvoir de coloration entre 1% et 5%. Fondant actif, rend la glaçure plus fluide et plus brillante. L’oxyde de cuivre commence à volatiliser à 1225 ° ( il s’échappe sous forme de vapeur qui peut influencer les autre couleurs). En réduction, l’oxyde de cuivre  donne le fameux “sang de boeuf”

Oxyde de cobalt : CoCO3 (pm : 118,9)

Pouvoir de coloration entre 0.25% et 0.5% (1% : noir). Colorant stable. Ajouter au fer, nickel, rutile, et manganèse, l’oxyde de cobalt donne de plus grandes nuances.

Oxyde de chrome : Cu2O3 (pm : 152). Oxyde très polyvalent, peut aller du rose au vert. Pouvoir de coloration entre 0.5% et 3% (vert intense). L’oxyde de chrome seul est réfractaire. A 1180° , le chrome se volatilise. A tester 5% d’oxyde d’étain + 1 % d’oxyde de chrome. Oxyde de manganèse : MnCO3 (pm : 115).  Pouvoir de coloration entre 2% et 3% (Pourpre et brune)

Oxyde de manganèse : MnCO3 (pm : 115). Pouvoir de coloration entre 2% et 3% (Pourpre et brune). Au dessus de 1190° le manganèse a tendance à donner un brun plutôt neutre et en réduction un brun adouci.

49 rue de la mairie 
04240 BRAUX France
  • Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.